Question personnelle : que feriez-vous si vous étiez infecté(e) par le coronavirus ?
BRUXELLES 02/06 - Cette question émane d'un collègue, lors d'une discussion sur ce forum quant à l'utilisation de l’hydroxychloroquine dans le traitement des infections graves dues au coronavirus. Le débat avait démarré à la suite de l'agitation et des critiques (justifiées) sur la manière dont le Professeur Didier Raoult, à Marseille, en avait abordé l'étude. Un collègue profondément humain a réagi avec la question de savoir si, en l'absence de traitements existants contre le coronavirus, je refuserais moi-même de prendre ce produit - qui n'était pas sans plausibilité biologique après tout - si je devais être placé sous respirateur aux soins intensifs en raison d'une pneumonie COVID-19.
Je comprends très bien cette interrogation et surtout, j'éprouve beaucoup d'empathie pour le contexte dans lequel ce type de question peut être posée.
Le contexte
Pour récapituler brièvement, il s'agissait des jours où l'infection atteignait son apogée (si l'on peut utiliser ce mot). Les hôpitaux et les soignants, médecins et infirmières, étaient submergés. Il y avait une pénurie d'EPI, un manque de tests, un manque d'équipement et d'espace, et une surcharge de travail pour le personnel qui souvent était touché par l'infection. Il y avait de la peur, de l'insécurité et du doute. Nous étions dans le segment ascendant de la courbe et le nombre de morts diffusé à la radio, à 11 heures jour après jour, (j'ai appelé cela le décompte des corps), le confirmait. Les soignants étaient soumis à une forte pression, non seulement en raison de l'afflux de patients mais aussi de l'incapacité à les aider car, en dehors du soutien et des antibiotiques, ils ne disposaient pas (et ne disposent toujours pas) de traitement étiologique. Combien de temps faudrait-il avant que notre système ne s'effondre ? Nous voyions des images d'Espagne, des situations dramatiques en Italie, à New York. Combien de temps faudrait-il avant que nos propres stocks d'EPI ne s'épuisent ? Et que ferions-nous alors ? Allions-nous nous mettre en danger, mettre notre famille en danger ? Le stress était énorme. Quelque chose DEVAIT se produire, MAINTENANT ! Dans de telles situations, un prestataire de soins entend tout faire et essayer tout ce qui peut offrir une quelconque chance d'aide. Pourquoi, au nom de Dieu, attendre des études RCT bien finalisées alors qu'il existe des indications biologiques et cliniques pour donner une chance à cette hydroxychloroquine. Diriez-vous non, cher lecteur ?
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