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Covid-19 : Comment sortir de cette spirale infernale ? (Opinion)

Opinion

BRUXELLES 23/09 - Cette pandémie nous montre à quel point notre société a perdu le sens de la proportionnalité. Certes, en mars ou avril, nous étions face à une maladie inconnue, et nous avons dû mettre en œuvre des moyens importants pour lutter face à l'urgence. Car à ce moment, il y avait effectivement urgence. Maladie inconnue, hôpitaux saturés, surmortalité importante, … On a fait du mieux qu'on a pu avec les moyens qu'on avait. Je ne critique pas les décisions prises à ce moment-là.

Maintenant, ça fait 6 mois. On connait de mieux en mieux la maladie, en tout cas dans sa propagation, son « public cible » et son traitement. Beaucoup moins de patients arrivent aux soins intensifs et beaucoup plus en ressortent vivants.

Actuellement, les hôpitaux suivent sans problème.

Actuellement, la mortalité liée au Covid en Belgique est très faible.

Actuellement, les personnes âgées et malades continuent de mourir. Et c'est normal.

Mais nos personnes âgées qui vivent en maison de repos ne meurent plus comme avant. Elles n'ont plus le droit d'être entourées de tous leurs proches. Elles meurent de solitude.

On n'a plus le droit de leur dire au revoir dignement. Or, un des signes qui montrent que nous sommes « supérieurs » aux animaux, ce sont les rites funéraires…

Aujourd'hui, nos personnes âgées, surtout celles qui vivent en maison de repos, n'ont plus le droit de décider par elles-mêmes de la manière dont elles veulent vivre. On leur impose des décisions liberticides pour qu'elles puissent vivre plus longtemps. On privilégie la quantité de vie, au détriment de la qualité de vie. Et ce, sans leur demander leur avis, comme des enfants.

Aujourd'hui, on continue d'imposer aux enfants des profs masqués. Quitte à diminuer la communication.  Aujourd'hui, on continue d'imposer le masque à nos ados. Quitte à diminuer la qualité de l'apprentissage et de la compréhension. Quitte à empêcher les contacts sociaux dont ils ont tant besoin.

Aujourd'hui, on apprend à tout le monde de se méfier de l'autre.

Aujourd'hui, on continue d'empêcher les regroupements, les fêtes, indispensables à notre « socialité ».

Aujourd'hui, on oublie les autres problèmes, parfois beaucoup plus nuisibles que ce Coronavirus. La pollution, le réchauffement, la famine, les divers conflits, les régimes totalitaires qui s'installent dans de plus en plus de pays, y compris proches de chez nous (chez nous, même, diront certains).

Aujourd'hui, nos médias oublient leur rôle principal de quatrième pouvoir. Ils ne font que ressasser la même rengaine à longueur de JT. Si possible, en plus, il faut qu'on pleure. Aucun esprit critique, aucune vraie réflexion. Quand un avis un peu critique sort, car il y a en a, on en parle à peine au JT de midi. Puis plus rien !

Aujourd'hui, je suis dégoûté. Dégoûté de voir comment la société a perdu son esprit critique, dégoûté de voir les conflits dans les familles créés par cette peur latente qu'on nous impose, dégoûté de voir le travail que j'aime être perverti à coup de frottis et de certificats, dégoûté de voir l'absence complète de courage politique au sein de nos élites qui ne peuvent pas ignorer, en tout cas pour certains, la trajectoire que prend de plus en plus leurs décisions. Dégoûté de voir tout l'argent qu'on est prêt à dépenser pour cette épidémie, certes grave, mais beaucoup moins que la famine, par exemple ou que le réchauffement climatique, pour lequel rien n'est fait.

Je ne nie pas du tout le caractère dangereux de l'épidémie. Je ne crie absolument pas au complot. Je ne suis pas non plus « anti-masque ». Les masques sont sûrement utiles pour éviter la propagation de la maladie. Mais ils ont aussi des inconvénients, notamment communicationnels.

Ce qui se passe actuellement est simplement une spirale infernale dont on n'arrive pas à sortir.

Quel est l'objectif de toutes les mesures actuelles ? On nous dit que c'est pour « tenir » jusqu'au vaccin.

Vaccin, qu'on (les médias) nous annonce pour le printemps, on ne sait pas s'il a des effets secondaires, s'il est efficace, combien de doses il faudra pour qu'il le soit, quel pourcentage de la population il faudra vacciner pour avoir une immunité collective, combien il coûtera, et combien de temps il faudra pour vacciner suffisamment de personnes.

Beaucoup d'éléments inconnus pour une solution présentée comme LA solution.

Et demain, une nouvelle vague arrive. Ça paraît certain. Et que va-t-on faire ? De nouveau fermer nos maisons de repos à double tour ? De nouveau fermer les écoles ? De nouveau fermer les frontières ?

Pour les maisons de repos, rien n'est prévu. On continue donc de restreindre les visites, d'empêcher les résidents d'en sortir. Et pas de vision à long terme. Il faut dire, un vieux, ça a connu la guerre, donc il comprend. C'est normal. C'est sûrement mieux comme ça. Et c'est pratique, la résilience, dans ce cas. Ou alors, il n'a plus les facultés cognitives pour se défendre. Et c'est encore mieux ! En plus, il n'y a pas de syndicat des vieux, donc, pas de pression sur le CNS !

Je ne détiens pas la vérité, mais ce que je ressens, c'est que la situation sanitaire aujourd'hui n'est pas catastrophique. Certes des gens vont mourir. Certes, si c'étaient des proches, je ne tiendrais pas ce discours. Certes, je ne suis pas à risque, donc je ne sais pas de quoi je parle. Le rôle de la société est précisément de sortir des cas individuels pour prendre de la hauteur et gérer les choses en acceptant certains dommages. Le cancer fait des morts. Pourquoi n'interdit-on pas de fumer ? L'alcool tue. Pourquoi n'interdit-on pas l'alcool ? La voiture tue. Pourquoi ne limite-t-on pas plus la vitesse ? Vivre tue, pourquoi ne limite-t-on pas la natalité ?

Pour conclure, je propose qu'on investisse le même argent dépensé pour le corona dans la lutte contre le réchauffement climatique. Même si je pense que ce dernier est bien plus dangereux que le coronavirus. Et n'oublions pas d'être heureux, car c'est là le principal objectif de notre vie, je pense.

A propos de l'auteur

Serge Löwenthal

Médecin généraliste en milieu rural depuis 20 ans, administrateur de plusieurs ASBL, dont président d'un planning familial.

MediQuality offre à ses membres la possibilité de s'exprimer concernant des sujets médicaux et/ou d'actualité. Ces opinions reflètent l'avis personnel de leur(s) auteur(s) et n'engagent qu'eux. 

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Dr Serge Löwenthal • MediQuality

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