Vaccination contre le COVID-19 : au plus vite, au mieux ?

Depuis deux semaines, les médias ne cessent d'évoquer que la Belgique est désespérément en retard dans sa stratégie de vaccination du plus grand nombre d'individus possible.

La N-VA, via Kathleen Depoorter, en a elle-même fait un point, exigeant du ministre compétent d'expliquer pourquoi la Belgique aurait deux semaines de retard sur les autres pays européens.

La Belgique a-t-elle réellement deux semaines de retard ? Pourquoi tant d'empressement à éradiquer le COVID-19 de la surface du globe ? C'est comme si nous avions un fléau qui devait disparaître du monde coûte que coûte, le plus rapidement possible. Il semble que la Belgique tarde à développer une bonne stratégie de vaccination de la population. Reste à voir si c'est vraiment le cas.

Il est vrai que d'autres pays ont déjà vacciné beaucoup plus de personnes. Et alors ?

Il s'agit souvent de pays qui sont en plus mauvaise posture que le nôtre en termes de nombre de contaminations. Ils suivent apparemment le raisonnement de « tout le monde sur le pont ». Ils s'attendent à ce que le vaccin les aide à sortir de leur misère. Comme si le vaccin seul allait résoudre le problème...

Oublions cela. Lorsque tous les Belges seront vaccinés, nous serons presque à la fin de l'année 2021. Nous n'allons tout de même pas dire aux personnes vaccinées : vous êtes en sécurité maintenant, tout va bien, vous n'avez plus besoin de porter un masque, vous pouvez aller et venir où vous voulez. La réaction de ceux qui n'ont pas encore reçu le vaccin ne se fera pas attendre.

La stratégie correcte consiste à vacciner ET à maintenir les règles essentielles qui doivent empêcher la transmission du virus.

Outre l'obsession de vacciner le plus rapidement possible, un deuxième point mérite une grande attention.

Le comité qui examine la stratégie de vaccination de la population parle de 100 à 150 centres où ces vaccinations se feront. On évoque environ deux centres par zone de première ligne.

Le temps nécessaire à la mise en place d'un tel centre serait de 6 à 8 semaines. Si je calcule correctement, cela nous mènera, au plus tôt, au début du mois de mars. Est-ce bien réaliste ? La Flandre disposera-t-elle de ces centres, prêts à accueillir la population, dans un délai de 6 à 8 semaines ? Sans de parler de qui administrera les vaccins et de qui en assurera la supervision. Parce que des réactions allergiques et autres ne sont jamais exclues.

Il doit donc y avoir un soutien médical pour mettre ça en œuvre en toute sécurité. La première ligne a-t-elle été contactée à cet égard ? Les contacts nécessaires ont-ils été pris afin de mener tout cela à bien ? Ou va-t-on appeler les médecins généralistes deux semaines avant la vaccination proprement dite pour qu'ils apportent leur soutien ? Va-t-on mettre les généralistes devant le fait accompli et leur demander d'intensifier leurs efforts juste avant que les vaccins ne soient administrés ? J'ose espérer que non.

Comment va-t-on distinguer les patients à haut risque des autres ? À moins que cela n'ait pas d'importance ? Va-t-on tout simplement travailler par tranche d'âge ? Pourquoi la task force vaccination ne consulte-t-elle pas la première ligne pour rationaliser le processus ?

À moins que nous ne comptions plus ? Est-ce le bourgmestre qui va décider de ce qu'il faut faire ? Serons-nous dépendants de son avis ?

À aucun moment, je n'ai entendu le comité qui s'est penché sur la vaccination ambulatoire parler du rôle des médecins généralistes dans celle-ci.

Et pourtant, la vaccination est l'une de nos tâches principales...

Dr Wouter Van den Abeele

Médecin généraliste

Zelzate

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