Réduction livraison vaccins contre le COVID-19: Avis de la Taskforce Opérationnalisation de la Stratégie de vaccination
BRUXELLES 16/01 - Hier, la Belgique a appris que Pfizer réduira temporairement ses livraisons de vaccin dans l'UE la semaine prochaine et ce, afin d’assurer l'augmentation de sa capacité de production. Les ajustements dans le processus de production sont - du moins selon Pfizer - nécessaires pour pouvoir livrer plus de vaccins au deuxième trimestre.
Cette nouvelle était totalement inattendue. Aucune consultation préalable n'a eu lieu avec la Belgique. La Taskforce estime que cette façon de procéder est incompréhensible et inacceptable.
Pfizer a annoncé samedi que la Belgique recevrait 7 000 doses de moins que le volume initialement prévu pour le 18 janvier. Par rapport à l'estimation initiale, la réduction est donc modeste. Le rythme de livraison prévu devrait se rétablir les semaines suivantes.
Les entités fédérées ont analysé les implications de cette décision pour leur planning de la semaine prochaine. En pratique, la réduction de la quantité de vaccins livrés n'aura pas d'impact sur la vaccination du premier groupe cible, à savoir les résidents et le personnel des maisons de repos. Les hôpitaux qui avaient espéré débuter les premières vaccinations des professionnels de santé au début de la semaine prochaine selon un schéma accéléré, voient leur quota alloué légèrement réduit. Les chiffres seront communiqués aux hôpitaux concernés dans les plus brefs délais.
La Taskforce demande instamment à Pfizer de communiquer tout changement à temps afin d'éviter une telle situation à l'avenir et compte sur la livraison du nombre prévu de flacons dans les semaines à venir.
La Taskforce se réjouit de l'augmentation annoncée de la capacité de production qui, grâce à la collaboration européenne, aura également un impact positif important sur la stratégie de vaccination de la Belgique à partir du deuxième trimestre.
La Conférence interministérielle de santé publique suit cet avis de la Task Force sur la stratégie de vaccination.
Réactions face à l'annonce de Pfizer
L'annonce vendredi par Pfizer d'une réduction de ses livraisons de vaccins à la Belgique a suscité samedi pas mal de réactions, en ce compris au sein de la taskforce vaccination mise sur pied par le gouvernement.
Pour Xavier De Cuyper, le patron de l'agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS), cette annonce "sans explication claire" moins de 48 heures avant la livraison attendue est "incompréhensible" et "inacceptable", a-t-il commenté samedi lors d'une vidéoconférence de presse.
"Nous annoncer cela deux jours à l'avance, ça ne va pas. Nous devons aussi pouvoir planifier", a commenté le Premier ministre Alexander De Croo, interrogé par VTM Nieuws.
"Nous avons été très surpris", a renchéri Dirk Ramaekers, le chef de la taskforce. "Ca n'a pas été notre meilleure soirée...".
Selon M. Ramaekers, une première livraison du deuxième vaccin approuvé, celui de Moderna, est arrivée en Belgique. Il ne s'agit toutefois que de 8.000 doses seulement. D'autres livraisons limitées à quelques dizaines de milliers de vaccins au total sont attendues dans les semaines à venir.
Sur base des prévisions actuelles, la taskforce espère que la Belgique disposera de suffisamment de vaccins pour entamer la phase 2 avant l'été, et qu'on pourra achever le programme d'ici fin août ou début septembre.
Les membres de la taskforce vaccination ont toutefois pu livrer une bonne nouvelle samedi.
La Belgique ne devrait finalement pas manquer -comme initialement redouté- des"superseringues" de 1 ml, celles qui permettent de vacciner six personnes plutôt que cinq avec un flacon de vaccin Pfizer et que le monde entier s'arrache en conséquence.
Selon Xavier De Cuyper, la Belgique a finalement trouvé les lots nécessaires après d'intenses recherches dans le monde entier. "Nous allons pouvoir couvrir la période de 4 à 5 semaines à venir", a-t-il assuré samedi.
La disponibilité critique de ces seringues en Belgique a ainsi pu être réduite "à quelques jours" seulement. Mais grâce aux stocks actuels de ces seringues dans les hôpitaux, la situation devrait pouvoir être maîtrisée, a-t-il ajouté.
Adaptation de plusieurs articles diffusés par Belga et par le Commissariat Corona du Gouvernement.