Troisième vague : difficile d'anticiper lorsqu’il est trop tard
BRUXELLES 27/01 - Le variant britannique du coronavirus représenterait actuellement 25% des nouvelles contaminations. Comme il est plus contagieux que les souches précédentes, cela devrait être un motif d'action urgente.
Le 24 janvier 2021, dans l'émission Terzake, le ministre Weyts a pris la liberté de minimiser les faits. Selon lui, cinquante écoles contaminées, ce n'est pas beaucoup. Certes, objectivement, cette déclaration est correcte. Mais à la lumière de ce que nous savons sur le taux de contagiosité et de ce que nous ont appris les vagues précédentes, ces 50 pourraient facilement devenir quelques centaines.
Ah oui, il va adapter un peu la stratégie de test... Comme si cela allait ralentir, et encore moins stopper, cette troisième vague. Non, je crains que ce ne soit, une fois de plus, « trop peu, trop tard ». Nous avons à peine commencé à vacciner, et un autre scénario d'horreur se profile déjà à l'horizon.
Van Ranst et Molenberghs nous préviennent depuis des semaines. Goossens l'a également fait à plusieurs reprises.
Dans certains journaux, j'ai lu que dans certains hôpitaux, il n'y avait plus de patients Covid... De bonnes raisons d'être optimiste, apparemment, du moins pour les aveugles parmi nous.
La réalité, c'est que les hôpitaux doivent à nouveau se préparer. Pour la troisième fois déjà.
Les soins de première ligne sont également à bout de souffle. De nombreux prestataires de soins n'en peuvent plus. Et on peut difficilement les blâmer.
Sans parler de la stagnation des livraisons promises de vaccins, qui va certainement modifier le calendrier de la campagne de vaccination. Autrement dit : la campagne prendra beaucoup plus de temps que planifié et prévu initialement.
Le président de la Taskforce Vaccination ne semble pas y avoir attaché beaucoup d'importance... C'est incompréhensible.
En bref, les problèmes de vaccination, combinés à l'avancée du variant britannique, nous promettent un printemps chaud.
Mais où chercher la cause de la situation actuelle ?
Primo, les voyages non essentiels auraient dû être interdits depuis longtemps. Secundo, les magasins non essentiels auraient également dû être maintenus fermés. Car avouez-le, vous déambulez dans un grand magasin de vêtements, avec des dizaines de personnes relativement proches les unes des autres. Et puis, vous rentrez chez vous et vous êtes obligé de rester dans votre bulle, sous peine d'une amende de 250 euros.
En d'autres termes, il faut laisser l'économie suivre son cours, mais veiller surtout à ce que les gens soient encore plus isolés socialement qu'ils ne l'étaient déjà. De cette façon, les autorités organisent non seulement la perpétuation de la crise du coronavirus, mais aussi une crise mentale sans précédent. Comment expliquer au citoyen lambda que l'on peut faire du shopping à Anvers, Gand ou Bruxelles, mais qu'une fois rentré chez soi, il faut s'isoler le plus possible ???
Donc oui, à mon avis, la politique a fait une série de choix fondamentalement erronés. Et maintenant, nous les payons cash.
Quant aux problèmes liés à la livraison des vaccins, c'était écrit dans les astres. Comment peut-on être naïf, en tant qu'autorité publique, au point de penser que les entreprises privées vont honorer leurs garanties ? Sans même mentionner le fait que lorsque tous les pays riches auront été vaccinés, de nombreux pays du tiers monde resteront sur le carreau. On savait d'avance que si l'on voulait neutraliser ce virus, il fallait vacciner à peu près le monde entier, et pas uniquement les pays qui sont en mesure de se payer le vaccin.
Nous parlons ici d'un problème de santé mondial, alors pourquoi n'est-il pas traité au niveau mondial ?
Car rassurez-vous, l'économie mondiale ne repose pas uniquement sur les riches puissances occidentales. Même les pays qui sont privés de vaccin sont nécessaires au maintien de l'économie. Il est donc dans l'intérêt de tous que nous touchions le plus grand nombre de personnes possible.
Dr Wouter Van den Abeele
Médecin généraliste
Zelzate
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