COVID-19: Les pédiatres s'inquiètent de la pression pour fermer les écoles
BRUXELLES 26/01 - La récente augmentation du nombre de cas d’enfants infectés dans les écoles et les menaces liées aux nouveaux variants, ont causé une très forte pression amplifiée par la presse et les médias sociaux pour que les écoles ferment et que les activités en plein air des enfants soient interdites. Cette évolution inquiète vivement les pédiatres, les pédopsychiatres et les psychologues.

L'Académie belge de Pédiatrie insiste à nouveau pour demander expressément que, si la fermeture des écoles et l'interdiction des activités en plein air sont imposées, ceci soit seulement possible à condition qu'auparavant, d'autres mesures soient prises dans la société avec un impact bien plus important sur l'épidémie.
Pour rappel, voici une liste de faits:
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Les infections des enfants à l'école sont le reflet des infections dans la société. Autrement dit, une augmentation des cas d'infections chez les enfants est consécutive à une augmentation des cas dans la société et non l'inverse. Les épidémiologistes affirment presque à l'unanimité que les enfants ne sont pas le moteur de l'épidémie.
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A quelques rares exceptions près, les enfants ne sont pas malades ou alors peu.
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Les enfants peuvent aussi transmettre le virus mais moins facilement que les adultes. Cela vaut pour les variants classiques mais vraisemblablement aussi pour les nouveaux variants plus contagieux. Toutefois, il est absolument essentiel d'envisager de superviser, avec une vigilance accrue, les infections dues aux nouveaux variants.
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La plupart du temps, les épidémies dans les écoles ne sont pas déclenchées par les enfants mais par des enseignants infectés. La propagation secondaire du virus par les enfants est moins fréquente. En revanche, les adolescents risquent davantage de propager le virus que les jeunes enfants.
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Les enseignants ne sont pas plus contaminés par le virus que les autres professions. Si l'école était le moteur de l'épidémie, les enseignants seraient davantage contaminés que les adultes des autres professions.
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Tant en Flandres qu'à Bruxelles et en Wallonie, les épidémies restent limitées, certainement celles qui sont susceptibles d'avoir été déclenchées par des enfants et pas par des adultes (enseignants, parents).
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Le nouvelle politique de testing très intensive dans les écoles ainsi que la nouvelle définition des contacts à haut et à bas risque chez les enfants permettra de prendre les mesures appropriées beaucoup plus rapidement pour éteindre les foyers d'infections. En la matière, une communication claire à l'intention des écoles et de la société est indispensable.
- L'application à l'école des mesures existantes pour prévenir la transmission du virus doit être rigoureusement contrôlée et implémentée.
D'une part, la fermeture des écoles, l'interdiction des activités en plein air, et même l'enseignement à distance, entraînent des conséquences psychosociales lourdes pour les enfants. D'autre part, les bénéfices prouvés sur le plan épidémiologique sont plutôt limités, si bien que les éventuelles mesures de fermeture des écoles ne peuvent s'envisager qu'à condition que d'autres mesures beaucoup plus efficaces soient également imposées pour la société en général.