Vaccination COVID-19: L’ABSyM félicite le Ministre Maron pour sa clairvoyance
BRUXELLES 04/03 - Le ministre bruxellois de la Santé, Alain Maron, milite pour un changement radical de la stratégie de vaccination. Il plaide en faveur d'une vaccination par tranche d'âge et non plus en faveur d’une priorisation des groupes à risque. L’ABSyM défend cette stratégie depuis un certain temps déjà car la sélection des groupes à risque prend trop de temps, menace le secret médical et la vie privée des patients.

L'âge est le facteur le plus déterminant de morbidité et de mortalité pour la Covid-19. L'âge est une donnée qui peut être déterminée objectivement par tout le monde et ne donne pas lieu à des discussions entre les groupes de patients. En revanche, la stratégie consistant à inviter à vacciner en priorité les patients à risque présentant des comorbidités est désespérément complexe, cela prend du temps, stigmatise les patients et incite à la violation du secret médical et de la vie privée des patients.
L'ABSyM a défendu à plusieurs reprises cette position dans des communiqués de presse et des courriers aux ministres compétents. Le ministre Maron est le premier à la rejoindre. Il ajoute à cela que les généralistes doivent pouvoir vacciner eux-mêmes leurs patients souffrant de comorbidités sévères.
L'ABSyM regrette que le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke n'abonde pas encore dans ce sens. Tout comme son collègue flamand, Wouter Beke qui continue à vouloir appliquer cette stratégie compliquée en invitant en priorité les patients présentant un risque médical supplémentaire à se rendre dans les centres de vaccination.
La proposition de vacciner selon l'âge est conforme aux connaissances scientifiques les plus récentes. L'ECDC (1) européen et le Joint Committee (2) rejettent désormais aussi la priorisation par risque médical supplémentaire dans la phase initiale de vaccination. «La communication d'une telle stratégie et contacter toutes les personnes qui présentent une ou plusieurs de ces conditions préalables peuvent se révéler compliqué sur le plan logistique ou tout simplement impossible», rapporte l'ECDC. Le Joint Committee fait néanmoins une exception pour les jeunes adultes extrêmement vulnérables. En outre, jusqu' à 50% des patients âgés de 45 à 65 ans atteints d'une pathologie sous-jacente telle que l'hypertension, le diabète ou l'obésité ne savent même pas qu'ils en sont atteints.
L'ABSyM a introduit au Conseil d'État une procédure de recours en annulation de l'arrêté royal du 24 décembre 2020 « relatif à l'enregistrement et au traitement des données relatives à la vaccination contre le COVID-19 ». Celui-ci constitue une violation du secret médical que les médecins doivent pouvoir garantir sur le plan éthique et légal. Les médecins qui vaccinent ou supervisent la vaccination doivent transmettre des données personnelles dans des conditions non conformes à la constitution et au RGPD. S'ils acceptent, ils violent le secret professionnel et le RGPD et s'ils refusent, ils risquent des sanctions pénales du fait de l'Arrêté Royal du 24 décembre 2020.
Cet AR donne notamment accès, et ce pendant une période de 30 ans, aux données médicales personnelles à des non- médecins. Il n'est pas bon de laisser passer cela.
Bien entendu, le recours que l'ABSyM a introduit auprès du Conseil d'État ne peut en aucun cas être un frein à la campagne de vaccination. Les propositions faites visent à simplifier la stratégie et à rendre la campagne plus fluide et à accélérer le processus de la vaccination.
Références
[1] European Centre for Disease Prevention and Control,(p.7), agence européenne de monitoring pour la pandémie de la Covid-19
[2] Joint Committee on vaccination and immunisation (UK)
[2] Joint Committee on vaccination and immunisation (UK)
Adaptation d'une communication publiée par l'ABSyM.