Dossiers  >   Covid-19  >  Covid-19 : les derniers développements dans la course aux vaccins (synthèse)

Covid-19 : les derniers développements dans la course aux vaccins (synthèse)

BRUXELLES 10/11 - Un vaccin développé par Pfizer (Etats-Unis) et BioNTech (Allemagne) est "efficace" à 90% pour prévenir les infections à Covid-19 selon l'essai à grande échelle de phase 3 en cours, ont annoncé conjointement ces sociétés. La Belgique achètera-t-elle ce vaccin ?

Sur la base de projections, Pfizer et BioNTech ont déclaré qu'elles prévoyaient de fournir jusqu'à 50 millions de doses de vaccins dans le monde en 2020 et jusqu'à 1,3 milliard de doses en 2021.

Le "taux d'efficacité vaccinale de plus de 90%" a été mesuré en comparant le nombre de participants infectés par le nouveau coronavirus dans le groupe qui a reçu le vaccin et dans celui sous placebo, expliquent Pfizer et Biontech dans leur communiqué.

Le vaccin, qui attend encore le feu vert des autorités de santé, est toutefois déjà en cours de production à Puurs et sur le site de Pfizer à Kalamazoo, dans l'État américain du Michigan. "Nous avons déjà produit, sur les deux sites, des centaines de milliers de doses", explique Koen Colpaert, de Pfizer en Belgique. 

Ces vaccins seront-ils disponibles pour la Belgique également ?
 
La Commission européenne, qui négocie au nom des États membres européens avec diverses sociétés pharmaceutiques, a déjà mené à bien des entretiens préliminaires avec Pfizer-BioNTech. Les deux parties se sont mises d'accord sur le principe de 200 millions de doses, plus une option sur 100 000 autres. 
 
L'adoption d'un accord de préachat d'un vaccin contre la Covid-19 avec la firme pharmaceutique Pfizer-BioNTech figure à l'ordre du jour du collège de la Commission de ce mercredi, a annoncé mardi le porte-parole en chef de l'exécutif européen.
 
Les 200 millions de vaccins Pfizer seront distribués sur la base de la population de chaque pays européen. Si tous les pays européens réclament leur part, la Belgique a droit à quelque 5,1 millions de doses. Si l'Europe commande 300 millions, en théorie quelque 7,4 millions seront réservés à notre pays. Comme une vaccination nécessite deux vaccins, cela permettrait de vacciner environ 3,7 millions de compatriotes, soit un tiers de la population belge totale.
 
Comment se déroule le processus de commande ?
 
"Les négociations entre Pfizer et la Commission européenne sont toujours en cours. Vendredi, nous recevrons normalement des informations de la Commission et nous disposerons alors en principe de cinq jours ouvrables pour décider si nous voulons également commander des vaccins". C'est ce que le ministre de la santé Frank Vandenbroucke a déclaré mardi à la commission parlementaire de la Santé publique.
 
"Par l'intermédiaire de la Commission européenne, la Belgique a déjà enregistré les vaccins d'AstraZeneca et de Johnson & Johnson", a déclaré M. Vandenbroucke mardi. "En outre, il existe déjà un contrat entre la Commission et Sanofi-GSK sur lequel nous pouvons passer une commande."
 
La Commission n'a pas encore d'accord avec Pfizer, mais cela pourrait éventuellement évoluer rapidement, a indiqué le ministre mardi. "Le comité d'experts de l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) préparera un avis aux ministres pour lundi".
 
Il a toutefois averti que plusieurs mesures doivent encore être prises. "Il faut encore du temps pour l'approbation et la production, ce sont des questions très complexes", a déclaré M. Vandenbroucke. "Tous les produits doivent encore être approuvés par l'Agence européenne des médicaments. Mais scientifiquement, tout cela est très prometteur".
 
Le fait que le vaccin que Pfizer et BioNTech ont développé contre COVID-19 soit efficace à 90% est une "bonne nouvelle", estime le virologue Steven Van Gucht. En comparaison, un vaccin contre la grippe n'est efficace qu'à 50 %. M. Van Gucht souligne qu'il ne s'agit pas d'un simple discours de relations publiques de la part des deux entreprises concernées, car les résultats ont été vérifiés par des organismes indépendants. 
 

Les essais du vaccin de Johnson & Johnson reprendront jeudi à Gand

Le Centre de vaccinologie (CEVAC) de l'hôpital universitaire de Gand (UZ Gent) va reprendre jeudi les essais de vaccin contre le coronavirus sur des volontaires, avec le produit expérimental développé par Johnson & Johnson. Ces essais avaient été interrompus en octobre à la suite de la maladie inexpliquée d'un participant aux tests de phase 3 aux Etats-Unis. Selon la firme pharmaceutique, le vaccin est hors de cause dans ce cas. Mardi, l'hôpital universitaire gantois confirme qu'il va reprendre les tests, dès jeudi.
 
 
Ce qui se passe aux US entre-temps
 
Dans son premier discours après l'annonce de sa victoire à la présidentielle, Joe Biden a annoncé samedi soir qu'une cellule de crise, composée de scientifiques et d'experts, serait chargée de bâtir un "plan qui entrera en vigueur dès le 20 janvier 2021", jour de son investiture, prenant ainsi le contrepied de son rival Donald Trump, qui a toujours minimisé la pandémie. Retrouvez un point sur la pandémie dans le monde via ce lien.
 
L'Union européenne (UE) propose un nouveau partenariat au futur président américain Joe Biden. "Santé, climat, numérisation, réforme du système multilatéral : ce sont des domaines dans lesquels l'Europe peut prendre l'initiative et proposer un nouvel agenda positif avec les États-Unis", a plaidé mardi la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.  
 
A noter également : l'Agence américaine des médicaments (FDA) a accordé lundi une autorisation temporaire à un traitement d'un nouveau genre contre le Covid-19, des anticorps de synthèse fabriqués par Eli Lilly, uniquement pour les malades légers et modérés, et non pour les patients hospitalisés ou sous oxygène. 
 
Le traitement aux anticorps va permettre aux Etats-Unis "de tenir jusqu'à la distribution de vaccins sûrs et efficaces", a dit le secrétaire à la Santé, Alex Azar, qui table sur des premiers vaccins avant la fin de l'année. 
 
Coup d'arrêt pour le CoronaVac
 
L'Agence de vigilance sanitaire (Anvisa) "a décidé d'interrompre l'essai clinique du vaccin CoronaVac après un incident grave" le 29 octobre, avance-t-elle dans un communiqué. Elle n'a pas fourni de détails sur ce qui s'est passé, mais a indiqué que ce type d'incidents pouvaient inclure la mort, des effets secondaires potentiellement importants, une invalidité grave, une hospitalisation et d'autres "événements cliniquement significatifs".
 
Le laboratoire chinois Sinovac Biotech s'est pourtant dit confiant dans la sûreté de son vaccin expérimental contre le Covid-19 malgré la suspension d'un essai clinique au Brésil à la suite d'un "incident grave". "L'incident en question est sans rapport avec le vaccin."
 

Ce coup d'arrêt pour le CoronaVac, du laboratoire chinois Sinovac Biotech, est survenu le jour même où le géant pharmaceutique américain Pfizer a annoncé que son vaccin contre le coronavirus avait atteint une efficacité de 90%. Pour les Américains, qui ont précommandé 100 millions de doses, cela signifie que les premières vaccinations pourraient commencer avant la fin de l'année, à condition que l'innocuité soit confirmée, d'ici la semaine prochaine.

 

sv • Belga - MediQuality

Pour des raisons de sécurité, votre navigateur n'est pas compatible avec notre site

Nous vous conseillons l'utilisation d'un des navigateurs suivants: