CNG: le joker gazier

Le CNG (ou GNC ou GNV) est composé à plus de 97% de méthane (CH4), un gaz identique à celui de la distribution domestique pour le chauffage ou la cuisine. Comprimé à 200-250 bars, il fonctionne alors comme carburant dans un moteur à combustion interne. Les modèles CNG sont tous bicarburant avec un (petit) réservoir d'appoint pour le pétrole puisque la motorisation accepte aussi bien le gaz que l'essence. On comprend directement que c'est un avantage indéniable en matière d'autonomie. À défaut de station CNG, il est toujours possible de continuer en roulant à l'essence. Le pétrole reste d'ailleurs nécessaire dans quelques situations bien particulières, notamment pour brûler des résidus de gaz dans le moteur ou sous des températures très froides. Mais techniquement, une voiture CNG moderne roule 99% du temps au gaz, du moins tant qu'il en reste dans les bonbonnes.

Presque partout

L'approvisionnement en CNG est facilement accessible dans une grande partie de la Flandre, à Bruxelles, dans la province du Hainaut, dans l'ouest du Brabant wallon et dans la région liégeoise. Le réseau est malheureusement parcellaire ailleurs dans le pays. Il existe parfois une station bien esseulée, mais suffisante pour les déplacements locaux et régionaux. Toutefois, le nombre de pompes CNG (près de 150 actuellement) ne fait qu'augmenter grâce à plusieurs enseignes du pétrole et du gaz, mais aussi grâce à des intercommunales. À l'étranger, la situation est très variable, mais évolue également favorablement. Il existe en outre la possibilité d'installer un compresseur à domicile pour faire le plein de CNG chez soi (à vitesse lente). Ce système n'est pas vraiment rentable pour un seul véhicule à cause du coût d'installation et la durée de vie de l'appareillage. 

Alors pourquoi passer au CNG? Tout d'abord, ce carburant limite les émissions de NOx, de particules et d'autres polluants. Il peut également être non fossile, donc « vert ». Néanmoins, son bilan CO2 est meilleur que son équivalent pétrole, et donc offre un taux de déductibilité plus intéressant. Toutefois, le principal intérêt est avant tout à la pompe. Le prix y est nettement inférieur à celui du pétrole. Et le plein se fait rapidement. Au volant, le CNG diminue le niveau sonore du moteur, ajoutant un agrément de conduite. Et contrairement au LPG, le CNG est autorisé dans les parkings souterrains. Il faut toutefois garder à l'esprit que le CNG a quelques inconvénients en plus de la disponibilité des pompes. Tout d'abord, il est à proscrire si l'on se rend souvent au Royaume-Uni. Non seulement il n'est pas permis dans le tunnel sous la Manche, il est aussi très limité sur les ferries. En plus, le Royaume-Uni ne dispose pas vraiment de station CNG accessible au public. Et puis, il y a ce gros autocollant CNG vert et blanc obligatoire en Belgique, à installer près de l'immatriculation.

Le marché

Un autre inconvénient est que le développement du CNG est abandonné par les constructeurs. Il ne reste plus que le groupe Volkswagen et FCA (Fiat) pour proposer des modèles CNG de première monte. L'offre est cependant variée depuis la citadine jusqu'à la berline premium, en passant par le break. SsangYong et Suzuki proposent également des solutions de seconde monte « d'usine ». Mais cela prive bien souvent le coffre d'une partie de son volume, et le système bifuel est moins bien intégré au tableau de bord que dans une première monte. De même si l'on fait installer le CNG en atelier sur un véhicule essence.

Quelques modèles CNG disponibles sur le marché

Audi : A3 Sportback, A4 Avant et A5 Sportbak « G-Tron »

Fiat : Panda et Qubo « CNG »

Seat : Arona, Ibiza et Leon « TGI »

Škoda : Kamiq « TGI » et Octavia « G-Tec »

SsangYong : Tivoli*

Suzuki : Vitara*

Volkswagen : Up « CNG », Golf et Polo « TGI »

* 2de monte d'usine