Trois citadines hybrides en comparatif

La confrontation statique de ces trois citadines polyvalentes permet déjà de dégager des personnalités très différentes. Côté encombrement, la Yaris reste la plus compacte du lot avec sa longueur de 3,94 m. Les Honda Jazz et Renault Clio n'hésitent pas à s'étendre sur respectivement 10 et 11 cm de plus. Voilà qui aide au passage la Yaris à braquer plus court. Et à se glisser plus facilement dans des emplacements étroits quand il faut l'abandonner en centre-ville. Quoique cet avantage est gommé par une visibilité périphérique très moyenne. Sur ce plan, la Jazz se montre mieux armée. Les deux Japonaises présentent, en effet, des habitacles radicalement opposés. Si l'on envisage de partager son véhicule avec plus qu'un passager, mieux vaut s'orienter vers la solution proposée par Honda, s'inspirant de l'univers du monovolume.

La Jazz offre une vue plus dégagée à ses passagers ainsi que des cotes d'habitabilité sensiblement plus généreuses. Non contente d'offrir l'habitacle le plus spacieux, la Honda Jazz enfonce le clou sur le plan pratique en présentant la modularité la plus soignée de notre trio. À l'arrière de la Clio, l'ambiance se veut quant à elle plutôt cossue. La banquette de la Française s'avère moelleuse et l'espace habitable acceptable. Aux places avant, la Clio se montre également la plus cossue de la bande (surtout dans le cas de notre version Initiale Paris très richement dotée!). Les matériaux moussés pullulent et l'ensemble dégage une indéniable impression de qualité.

En route

Dans la pratique, la Renault Clio permet de rouler plus longtemps en mode électrique en conduite coulée. Il faudra juste s'habituer au fonctionnement occasionnel du moteur thermique à un régime parfois assez élevé – même quand on est à l'arrêt – lorsque le système lui demande de recharger la batterie lithium-ion de 1,2 kWh via le petit moteur électrique. Quand on s'évade en-dehors des centres urbains, le groupe motopropulseur hybride de la Clio se montre toutefois moins linéaire que ceux des Japonaises. Globalement, c'est la chaîne cinématique de la Honda Jazz qui nous a semblé la plus convaincante dans tous les cas de figure. Discrète en ville et prête à sonner la charge assez efficacement en cas de besoin (avec certes, ici aussi un moteur thermique qui «chante» alors solidement dans l'habitacle). La Jazz brille, en outre, aussi par l'excellence de son comportement routier. Tout en offrant un bon niveau de confort, elle se montre efficace et capable de virevolter d'un virage à l'autre si on l'y force. Sur ce point, on notera aussi l'impressionnant effort réalisé par Toyota pour rendre sa Yaris plaisante à conduire.

Le verdict

Chacun jugera son allure selon ses propres critères subjectifs. Mais avouons en toute honnêteté que la Jazz avec ses lignes tirant vers le minispace et son regard de bulldog triste n'aurait peut-être pas eu d'emblée notre préférence… Mais force est de constater que c'est elle qui nous a le plus convaincu au terme de notre semaine d'essai grâce à ses aspects pratiques soignés, son comportement routier exemplaire, l'efficacité de sa chaîne hybride et son rapport équipement/prix plus intéressant. Plus râblée, la Yaris est moins polyvalente d'usage. Mais pas moins plaisante à manier. Quant à la Française, si elle conserve un habitacle plus fonctionnel, elle doit à l'inverse composer avec une chaîne cinématique hybride manquant un peu de «subtilité» dans la pratique.

Retrouvez l'essai comparatif complet dans le numéro 1750 du Moniteur Automobile (3 mars 2021) et sur www.moniteurautomobile.be